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Pompiers contaminés aux PFAS : l’alerte des syndicats et des Écologistes

« En plus de l’exposition quotidienne aux dangers extérieurs, les pompiers sont aussi exposés aux PFAS présents dans les matériaux imperméables et les mousses anti-incendie qu’ils utilisent », communiquent à l’unisson les 9 organisations syndicales de sapeurs-pompiers professionnels (FA SPP-PATS, CGT, SNSPP-PATS, CGC-Avenir-Secours, FO, Sud, SpaSdis-CFTC, CFDT, UNSA). Pour détecter la présence de PFAS dans leur organisme, des prélèvements de cheveux avaient été organisées en partenariat avec Les Ecologistes, lors de la manifestation nationale qui a réuni à Paris, le 16 mai, 3500 sapeurs-pompiers professionnels.

Le combat des sapeurs-pompiers pour faire reconnaître leur exposition professionnelle est venu rencontrer celui des Ecologistes, à l’initiative d’une proposition de loi adoptée par l’Assemblée nationale le 4 avril. Visant à interdire, en 2026, plusieurs catégories de produits contenant des PFAS, elle sera défendue au Sénat le 30 mai. « Il y a une double urgence : légiférer sur les PFAS et prendre des mesures pour préserver la santé des pompiers », soulignent les organisations syndicales et les Écologistes. L’ANSES indique que « les travaux scientifiques sur certains PFAS connus montrent qu’ils peuvent avoir des effets délétères pour l’être humain : augmentation du taux de cholestérol, cancers, effets sur la fertilité et le développement du fœtus, sur le foie, sur les reins, etc. »

152 citoyens avaient déjà été testés par Les Ecologistes, dans douze zones géographiques. En moyenne, les Français testés avaient 2,35 PFAS dans leur corps. La moyenne des 19 pompiers (de 16 départements différents) est de trois. Le pompier le plus contaminé, un pompier de la Drôme, formateur dans des caissons à feu, présente 6 PFAS. Les cheveux d’un tiers des 19 pompiers contiennent au moins 4 PFAS. Ils font partie des 10% les plus contaminés de la base de données du laboratoire qui a réalisé les tests. Ces résultats sont cependant à approfondir.

Une étude italienne a abouti à des résultats très largement inférieurs à ceux de la population de la première campagne et donc, encore plus à ceux des pompiers, 10 fois plus imprégnés que la population étudiée dans la campagne italienne. Les 152 premiers Français testés pourraient aussi avoir des taux spécifiquement élevés par rapport à une population générale, et les pompiers seraient alors encore au-dessus. Autre observation : les cheveux des 19 pompiers contiennent tous un PFAS en particulier, le PFOA, ce qui n’est pas le cas de la députée européenne et tête de liste des Ecologistes Marie Toussaint, testée le même jour (et positive à deux autres PFAS). Le PFOA, acide perfluorooctanoïque, est interdit depuis 2020. Il est classé comme cancérogène par le Centre international de recherche sur le cancer (CIRC).

Un métier « cancérogène »

La santé des sapeurs-pompiers est au cœur des préoccupations syndicales depuis plusieurs mois. En 2022, le CIRC qualifiait de cancérogène le métier même de sapeur-pompier. Deux types de cancers étaient particulièrement identifiés : le mésothéliome (lié à l’amiante) et le cancer de la vessie. Cinq autres cancers étaient repérés comme étant liés de manière « crédible » à l’activité de sapeur-pompier. En décembre 2023, la CGT avait porté plainte contre X pour mise en danger de la vie d’autrui. Exposés aux PFAS mais aussi à de multiples substances chimiques et aux fumées toxiques, les pompiers veulent obtenir une meilleure médecine professionnelle, plus de moyens de prévention, des protocoles, des tenues et des outils plus protecteurs.

(...)

Les Ecologistes vont quant à eux proposer la réintroduction d’un article sur l’interdiction des mousses anti-incendie contenant des PFAS. Ils enjoignent les élus à voter, le 30 mai, le texte qu’ils présenteront : « Les sénatrices et les sénateurs sont les représentants des élus locaux qui ont la responsabilité des SDIS, donc de la santé des pompiers ». Marine Tondelier, présente lors de la restitution des résultats ajoute : « C’est fou de voir que les tenues de feu, récemment homologuées, et qui arriveront en 2025, contiennent encore des PFAS, alors que l’on connait des alternatives ».

Les députés LFI se sont également emparés du sujet avec la proposition de résolution de Florian Chauche.

Le ministère de l’intérieur a quant à lui mis en place un observatoire de la santé des sapeurs-pompiers. Une réunion d’installation a eu lieu ce 24 mai. Les risques cancérogènes puis les risques psycho-traumatiques font partie de la feuille de route.


Source La gazette des communes



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