
Le paradoxe du silence
- Sud Sdis 33
- 18 sept.
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Dans notre métier, on attend beaucoup des syndicats. Qu’ils défendent les conditions de travail, qu’ils alertent sur les manques de moyens, qu’ils négocient face aux réformes, qu’ils soient là quand la profession vacille. Et nous sommes là. Nous n’avons pas abandonné. Nous continuons à porter la voix des pompiers, à nous battre pour chaque poste, chaque garde, chaque droit.
Mais il y a un paradoxe que nous ne pouvons ignorer : cette attente forte envers les syndicats coexiste avec une faible mobilisation. Peu de présence dans les manifestations. Peu de votes lors des élections. Peu de relais sur le terrain.
Ce n’est pas un reproche mais plutôt une invitation à réfléchir ensemble.
Car nous comprenons : la fatigue, le rythme, le sentiment que ça ne changera rien. Mais nous savons aussi que sans présence, sans soutien, sans engagement — même discret — notre action perd en force. Un syndicat, ce n’est pas une poignée de représentants. C’est une profession qui décide de se tenir debout, ensemble.
Nous n’avons pas baissé les bras. Et nous ne le ferons pas. Mais nous avons besoin que cette énergie soit partagée. Que chacun, à sa manière, puisse dire : je fais partie de ce mouvement. Voter, venir à une réunion, relayer une info, poser une question — ce sont des gestes simples, mais puissants.
Ce n’est pas une injonction. C’est une main tendue. Pour que la défense de notre métier ne soit pas seulement portée par quelques-uns, mais par tous ceux qui y croient encore. Parce que ce métier mérite d’être défendu. Et parce que nous sommes plus forts quand nous avançons ensemble.
Mathieu Teyssier



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